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Le Petit Journal

Le « journal à 1 sou »

Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, ancien employé de banque, Le Petit Journal instaure en France, dans la continuité de Girardin, la presse populaire moderne.

L’idée qui préside au lancement du nouveau quotidien est simple, capter le plus large public possible en lui offrant une sorte de synthèse imprimée de ses aspirations : faits divers et informations variées, romans-feuilletons, chronique judiciaire, vulgarisation scientifique.

 

La une du Petit Journal du 20 janvier 1870 annonçant l’exécution de Troppmann

Le Petit Journal délaisse donc la politique, ce qui lui permet d’échapper au droit de timbre et d’être vendu au plus bas prix: 5 centimes, soit un sou. Plus important encore est le choix de la vente au numéro, qui brise la logique élitiste de l’abonnement.

 

D’emblée est aussi fait appel aux feuilletonistes célèbres, Émile Gaboriau, l’inventeur du roman judiciaire, ou Alexis Ponson du Terrail, l’auteur de Rocambole, ainsi qu’au chroniqueur « vedette » Timothée Trimm.

Le succès est immédiat. Des 38000 exemplaires du lancement initial, on passe à 259.000 à la fin de l’année 1865. Un seuil est franchi, qui inaugure l’ère de la presse de masse. La priorité donnée par le journal à l’affaire Troppmann en 1869 (un sextuple assassinat retentissant) lui permet de doubler ses ventes et d’atteindre le chiffre alors inimaginable de 467.000 exemplaires. La route vers le million est ouverte, que le quotidien de Millaud, vite surnommé le «Millaunaire», atteint en 1891.

Le Petit Journal, alors dirigé par Marinoni, « le plus fort tirage du Monde entier »

Le Petit Journal est ensuite rattrapé et dépassé par ceux à qui il avait ouvert la voie (Le Petit Parisien, Le Matin, Le Journal) et entame dès lors un lent déclin jusqu’à sa disparition en 1944.

En 1873, la famille Millaud avait revendu Le Petit Journal ainsi que Le Journal illustré à Emile de Girardin, notamment associé à Hippolyte Marinoni, qui deviendra à son tour propriétaire du journal en 1882.

En novembre 1872, le mécanicien-inventeur Marinoni avait livré, pour le journal La Liberté, une des premières «machines cylindriques à papier continu» de France après celle de Jacob Worms, le père de la rotative cylindrique avec cliché stéréotypique pour la presse périodique.

Marinoni créera dès 1884 Le Petit Journal supplément illustré, pour lequel il fabrique en 1889 une presse rotative à impression polychrome.

 

 

Sources:
Dominique Kalifa – France Archives
cent.ans.free.fr
Wikipédia

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